Comment gagner en liberté grâce à un mode de vie minimaliste – Interview d’experts

Comment gagner en liberté grâce à un mode de vie minimaliste – Interview d’experts

Dans un monde où l’accumulation de biens semble souvent synonyme de réussite, Caroline & Mathieu, créateurs de « Ma Vie Buissonnière », ont fait le choix inverse : adopter un mode de vie minimaliste pour gagner en liberté.

Ce couple de digital nomades a décidé de quitter la France et vendre tout ce qu’ils possédaient pour partir à l’aventure avec seulement 2 valises.

Dans cette interview, ils partagent leur parcours inspirant et leur transition vers un mode de vie centré sur l’essentiel.

Découvrez comment cette démarche a transformé leur quotidien et leur a permis de trouver un nouvel équilibre entre liberté, simplicité et épanouissement personnel.

1) L’histoire de Caroline & Mathieu

Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre parcours ?

Caroline : On est Caroline & Mathieu de « Ma Vie Buissonnière » et on accompagne les personnes qui veulent donner plus de sens à leur vie et qui veulent créer leur mode de vie sur mesure.

C’est ce qu’on a fait il y a quelques années. D’ailleurs, on est en direct de Kuala Lumpur (Malaisie) et lundi, on part en Thaïlande pour 2 mois. 🌏️

Mathieu : On se dit vraiment Digital Nomade. On aime bouger, découvrir des pays, des cultures, des gens, etc. On se dit aussi entrepreneur multi-casquettes. 

Caroline : Début 2023, on avait un appartement et on a tout vendu : nos affaires, l’appartement, la voiture, tout ! On est parti avec 2 valises au Costa Rica. C’était vraiment une destination qui nous plaisait. Ensuite, on a acheté un terrain là-bas et on est en train de faire construire. En revanche, le but n’est pas de s’y installer définitivement parce qu’on aime vraiment cette liberté de pouvoir travailler depuis n’importe où et de pouvoir bouger un peu partout dans le monde. 🧭

Liberté de pouvoir bouger (Photo de averie woodard sur Unsplash)

2) Le déclic vers la liberté

Quel événement vous a poussé à tout vendre ?

Mathieu : Cette envie de partir était là depuis un petit moment mais, pour tout te dire, on n’est pas parti avant parce que je voulais que ma fille ait 16 ans avant de quitter la France. Pour moi, elle était encore trop jeune et je me suis dit que, quand elle arriverait à ses 16 ans, elle aura d’autres hommes dans sa vie que son papa. Elle sera plus sereine et ce sera moins compliqué de partir.

Caroline : Moi j’ai toujours voulu partir. A la base, je voulais faire le tour du monde et ça s’est transformé en Slow travel. Cette façon de voyager permet de découvrir des endroits, s’y poser un moment et avoir un vrai lieu de vie.

Pour revenir un peu en arrière, on avait un Foodtruck de 2017 à 2020. 🍟🍕🌭🥪 Puis, le confinement nous a permis de faire le point sur nos vies. Ensuite, on a fait beaucoup de formations, notamment l’école de coaching de David Laroche pendant 2 ans. C’est à ce moment-là qu’on a vendu notre Foodtruck. En 2020, on est parti sur des business transportables. Il nous a fallu presque 3 ans pour se former, savoir qui on voulait vraiment accompagner et ce qu’on voulait faire exactement.

Mathieu : On a également fait un travail sur nous-mêmes parce qu’on n’était pas ces personnes-là. Il a fallu changer et déconstruire pas mal de croyances limitantes avant de pouvoir se dire que c’est possible.

Caroline : Ça n’était pas une fuite de partir. C’était choisi et on était prêt. Le but n’était pas de tout quitter pour aller reporter nos problèmes ailleurs. On a d’abord réglé tout ce qu’on avait à régler. Et ensuite, on est parti pour de nouvelles aventures.

Mathieu : En fait, la magie du confinement nous a amené du temps pour se poser les bonnes questions. Et généralement, quand on se pose les bonnes questions, on a les bonnes réponses. Ça a été un déclic juste magnifique de se dire « regarde mon amour, j’ai découvert autre chose, un autre monde, un autre univers ». 🚀

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Costa Rica (Photo de Traveling Tall Girl sur Unsplash)

3) Le grand départ vers la liberté

Comment avez-vous fait pour tout vendre ? Combien de temps cela vous a pris ?

Caroline : Fin 2022, on est d’abord parti en République Dominicaine parce qu’on avait quelqu’un sur place. Finalement, ça ne nous a pas plu et on a décidé d’aller au Costa Rica. En parallèle, on a décidé de vendre l’appart et de s’occuper de toutes nos affaires. Le but était d’anticiper pour ne pas se retrouver au dernier moment avec toutes nos affaires.

On a pris la décision de vendre notre appartement sans agence et meublé pour ne pas avoir à s’occuper de nos meubles.

Il faut savoir qu’on louait déjà notre appartement l’été parce qu’on habitait dans une station balnéaire au Grau-du-Roi, dans le sud de la France. On avait donc déjà fait un travail sur nous pour changer notre rapport aux objets. Tout ce qui était dans l’appartement pouvait être cassé. Ça n’était que du matériel.

Ensuite, on s’est organisé. On a fait du tri pièce par pièce. On a fait un tas d’affaires à vendre, à donner, à garder. J’aime anticiper, organiser et structurer. Ça a été beaucoup plus fluide. 🏄‍♀️

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C’est exactement la démarche qu’il faut avoir ! As-tu suivi une méthode ou es-tu de nature organisée et ça s’est fait naturellement ?

Caroline : Je suis de nature organisée. Du coup, j’ai pris en photo les choses à vendre et je les ai mises sur Leboncoin et Vinted. On a également donné une partie de nos affaires à nos proches, à des SDF qui étaient derrière chez nous et à Emmaüs. On se disait que ces objets allaient avoir une 2ème vie.

Mathieu : C’est vrai qu’il y a eu pas mal de SDF qui se sont raccrochés au Grau-du-Roi comme il faisait un peu plus chaud l’hiver. On a fait un carton avec des habits que l’on a partagés équitablement. On y a également ajouté de la nourriture. On a fait des heureux en offrant nos affaires. 🥰

Au final, on avait fait un tas d’objets à jeter mais on a tout vendu ! Ça nous a fait une jolie cagnotte (environ 2000 €). 💸

Caroline : On a rapidement trouvé un acheteur pour l’appartement. On lui a proposé des choses qui n’étaient pas inclues dans l’appartement mais dont il pourrait avoir besoin (ex: la cafetière). Il était super content.

Mathieu : On l’a vendu en une semaine, clé en main, comme le Food Truck. C’était en plein COVID, quand tout était fermé et que plus personne ne pouvait se déplacer.

Tout vendre pour devenir libre (Photo de Jakub Żerdzicki sur Unsplash)

J’ai l’impression que ça a été très facile pour vous. Or, souvent, au moment de vendre ou de donner leurs objets, les gens ne savent pas quoi en faire. Vendre sur Vinted ou Leboncoin est très chronophage et énergivore donc, à cette étape du tri, la plupart des gens se démotive et les objets sont stockés dans des cartons au fond du garage. J’ai le sentiment qu’il y a trop de tout et que c’est très compliqué de se débarrasser des objets.

Caroline : On est ensemble depuis 15 ans et on a déménagé 6 fois. Par conséquent, on avait déjà fait du tri au fur à mesure.

Quand on te dit que c’était facile, c’est parce que l’on a anticipé. On s’y est pris au moins 2-3 mois à l’avance. De plus, quand les gens venaient récupérer des objets à l’appartement, on leur expliquait que l’on partait et ils voyaient d’autres choses qui leur plaisait. Ça s’est fait assez facilement.

Bien sûr, à la fin, il y a des objets que l’on n’a pas vendus mais, ce qui a rendu les choses faciles, c’est que dans notre tête, si on ne le vend pas, on le donne forcément. C’est ce qui a fait que c’était simple et efficace.

En amont, il y avait eu tout ce travail sur nous pour se détacher du matériel. Ça aide énormément à changer sa façon de voir les choses. On a vraiment eu cette sensation que plus on se libérait du matériel et plus on enlevait du poids. Je pense que ça a créé un cercle vertueux : plus on vend et plus on est libre.

Mathieu : Quand on a fait cette démarche-là, on a découvert une phrase assez puissante qui nous a réconforté dans tout ce processus :

« Les choses que l’on possède finissent par nous posséder » Chuck Palahniuk

4) Une vie dans 2 valises

Vous ne m’avez pas dit ce qu’il y avait dans vos 2 valises ! Qu’avez-vous gardé ? Qu’est ce qui a été le plus difficile ?

Caroline : Dans nos valises, il y avait l’essentiel : des habits et des chaussures. 🧦👗👙👡

Mathieu : Pour ma part, il y avait 7 jours d’habits :  7 caleçons, 7 chaussettes, 7 Tee-shirts, 7 shorts et le reste c’était du matériel : le micro et nos ordinateurs. 🎙️💻️

Caroline : Ce qui a été le plus difficile pour nous, ce sont les livres. 📚️ On en a gardé un sac entier en France et on en a amené beaucoup au Costa Rica. C’est ce qui pesait le plus lourd parce que l’on n’a pas de Kindle.

Donc vous avez gardé des affaires en France !?

Mathieu : J’ai 2 sacs chez ma mère que l’on récupère progressivement. Quand on revient en France, on recharge nos valises et on refait du tri. D’ailleurs, on va vendre ou donner les livres parce que l’on ne va pas se trimballer avec ça. 🥵

Vous n’aviez pas de photos ou de choses sentimentales dans vos valises ?

Caroline : On avait toutes nos photos sur nos téléphones. Nos albums photos font partie des objets qui sont restés chez ma mère. J’ai également un gros tourne-disque de mon père que j’ai voulu garder mais il est très lourd. C’est le seul objet de valeur sentimentale que j’ai stocké.

Mathieu : J’ai gardé un marque page où il y a ma fille en photo. Il est dans un des livres bien protégé.

Caroline : Autre chose que l’on a emporté dans nos valises : déo, savon, dentifrice et shampooing parce que l’on savait d’avance qu’il y a moins de choix au Costa Rica et on aime les produits Bio. 🧼

Mathieu : On ne met pas n’importe quoi sur notre peau. La valeur santé est assez haute chez nous 2. On nous avait prévenu donc on a ramené avec quelques bons produits.

J’avais aussi un petit Bouddha en pierre que notre voisine nous a offert. Il nous suit partout même s’il est lourd. C’est notre petit porte bonheur.

🔎 Personnellement, je n’aurais pas pensé à emmener un stock de déo ! 😅 Et vous ? Partagez dans les commentaires ce que vous mettriez en priorité dans votre valise si vous deviez partir à l’autre bout du monde ! 😜

Une vie dans 2 valises (Photo de Arnel Hasanovic sur Unsplash)

5) Leur mode de vie aujourd’hui

Cette expérience a-t-elle changé votre façon de consommer ?

Mathieu : Quand on était nos anciens nous, on voyageait déjà beaucoup. Il fallait absolument ramener un souvenir à maman, à papa, à la sœur, au frère, aux amis, etc.

Caroline : Maintenant, c’est fini. On a enlevé la case « souvenir ». A la rigueur, ce qu’on peut rapporter du Costa Rica c’est du chocolat et un bon paquet de café. 🍫☕️

Mathieu : Bizarrement, quand on arrête ces petites attentions, on a des reproches. Malgré tout, on ne ramène plus de cadeaux qui ne servent à rien et qui prennent la poussière. A la place, les gens peuvent venir au Costa Rica. On les accueille avec plaisir.

C’est vrai qu’il est très difficile de se débarrasser de cette habitude d’offrir des cadeaux aux anniversaires et à Noel. D’ailleurs, comment gérez-vous cette période ? Est-ce que vous vous offrez des cadeaux ? En recevez-vous de France ? 🎁

Caroline : Non parce qu’il n’y a pas de colis qui peuvent venir jusqu’au Costa Rica, c’est trop compliqué. Nous, ce qu’on aime ce sont les expériences. On est tous les 2 nés au mois d’août et on aime bien se payer une expérience à vivre sur place.

Mathieu : C’est LE cadeau par excellence qui ne prend pas de place dans la valise. Il prend juste de la place dans tes souvenirs. Tu le collectes à vie dans ta tête.

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Les expériences (Photo de Sebastian Pena Lambarri sur Unsplash)

Vous avez vraiment adopté un mode de vie et une mentalité minimaliste ! Pour vous, cette pratique est synonyme de liberté !?

Caroline : Pour tout te dire, on a pris l’habitude de voyager avec une petite valise cabine. Mais comme on va passer 2 mois en Thaïlande, on a pris une grosse valise et elle nous pèse dans tous les sens du terme. Je regrette presque d’avoir pris la grosse valise.

« Voyagez légers, voyagez heureux les amis ! » Mathieu

5) Leurs meilleurs conseils pour marcher vers la liberté

Quels conseils aimeriez-vous donner aux personnes qui souhaitent alléger leur quotidien ?

Caroline : Commence par quelques choses de simple. Par exemple, les habits. Ensuite, pose-toi la question : est-ce que je l’ai utilisé il y a moins de 6 mois ou un an ? Si ça n’est pas le cas, tu peux t’en débarrasser. Ça allège l’esprit et la valise. Des fois, ça remplie aussi ton portefeuille pour faire autre chose.

Mathieu : Malheureusement, la plupart des gens pense que le bonheur se trouve dans les choses qu’ils possèdent. Or, le bonheur n’est absolument pas là. Le bonheur est en nous, dans le partage, les rencontres, les expériences…

La plupart du temps, le bonheur se trouve dans les choses gratuites : un coucher de soleil, un paysage à couper le souffle, une mer bleu turquoise, des animaux… La richesse, pour nous, se trouve ici. 🦥🌅

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Le bonheur (Photo de Becca Tapert sur Unsplash)

Tu as bien résumé la définition du minimalisme !

Mathieu : On est léger ! Plus les gens entassent des merdes, plus elles s’accumulent aussi dans leur tête. Alors, faites le tri et dégagez ce qui ne sert pas. Que ce soit dans votre tête ou dans vos affaires, allégez-vous et vous verrez, c’est que du bonheur.

Conclusion

Caroline & Mathieu incarnent l’idée que la véritable liberté ne réside pas dans l’accumulation de biens mais dans la simplicité et l’expérience.

Leur transition vers un mode de vie minimaliste, loin de se résumer à un simple désencombrement matériel, a été une véritable transformation personnelle.

En se délestant du superflu, ils ont ouvert la porte à plus de légèreté, de spontanéité et d’épanouissement.

Leur parcours nous invite à repenser nos propres choix de vie et à envisager la simplicité comme un moyen d’accéder à une existence plus libre, plus riche et plus alignée avec nos valeurs.

Si le parcours de Caroline & Mathieu vous a inspiré, n’hésitez pas à partager leur histoire avec toutes les personnes en quête de liberté ! 🙏

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5 thoughts on “Comment gagner en liberté grâce à un mode de vie minimaliste – Interview d’experts

  1. Sandrine Piazza

    J’adore cette approche du minimalisme qui permet de revenir à l’essentiel. En tant que sophrologue, j’accompagne aussi les gens vers un allègement mental et physique. Mais je n’ai pas encore trouvé la solution pour inciter mon mari à s’alléger 😉 Merci pour ce partage d’expérience inspirant !

    1. Magdalena Post author

      Je pense que je consacrerai prochainement un article sur les conjoints… 🤫

  2. Caroline

    Merci pour ce partage 🙂 ! Un beau rappel que la vraie richesse se trouve dans les expériences et les moments partagés.

    1. Magdalena Post author

      Merci à toi 🙏

  3. Freddy

    Merci pour cet article. J’ai eu une phase où j’ai déménagé 6 fois en 8 ans. On apprends vite à trier. Ça fait 10 ans que je n’ai pas bougé mais j’ai prévu de reprendre le mouvement. Il va falloir faire du tri. intéressant comme expérience même si pour moi cela reste extrême comme situation et difficile à mettre en oeuvre quand on ne veut pas exploser son bilan carbone

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