Pourquoi garde-t-on « au cas où » et comment s’en débarrasser ?

Pourquoi garde-t-on « au cas où » et comment s’en débarrasser ?

Nous sommes tous coupables de conserver des objets « au cas où » et nos maisons en sont pleines !

Que ce soit une boîte remplie de câbles et de chargeurs obsolètes, une pile de vieux magazines, ou même des vêtements qui ne sont plus à notre taille depuis des années, ces possessions semblent souvent trouver refuge dans nos armoires et nos tiroirs.

Mais pourquoi sommes-nous si enclins à les garder ? Et plus important encore, comment pouvons-nous nous en débarrasser efficacement sans succomber à la culpabilité ou à l’anxiété liée à la perte d’un objet potentiellement « utile » ?

Dans cet article, vous découvrirez les raisons psychologiques derrière notre tendance à accumuler des objets « au cas où », ainsi que des stratégies pratiques pour vous en libérer et simplifier vos vies.

1) Pourquoi garde-t-on « au cas où » ?

La peur de manquer

On garde les choses « au cas où » car on craint d’en avoir besoin un jour. Cette peur est, de loin, celle que j’entends le plus souvent !

Ceci n’est pas étonnant puisque nous avons été éduqués à penser comme cela. En effet, nos parents et nos grands-parents ont souvent connu des temps de crise et des périodes de pénuries. Ainsi, cette peur de manquer nous est transmise de génération en génération.

En revanche, notre société a évolué et cette peur, bien que très courante, est aujourd’hui devenue irrationnelle.

Le côté pratique

On pense qu’il serait plus pratique d’avoir cet objet sous la main, pour quand on en aura besoin, plutôt que de devoir trouver une solution alternative.

Mais devrait-on garder quelque chose juste parce que c’est pratique ? 🤔

Pour répondre à cette question, il faut bien avoir conscience que conserver tous ces objets n’est pas sans conséquences ! On pense souvent au coût que cela aurait si on avait besoin de racheter un objet mais on sous-estime largement les coûts cachés derrière les objets que l’on garde, qu’ils soient financiers ou psychologiques.

Je ne vous apprends rien en évoquant les montants mirobolants que l’on peut investir tous les mois dans un logement et parfois même dans un espace de stockage supplémentaire. Ainsi, vouloir toujours plus de place, toujours plus de rangements, toujours plus grand, peut vite devenir un mauvais calcul. 💸💸💸

Outre l’impact financier, nos objets ont pour conséquences d’encombrer nos espaces de vie, alourdir notre quotidien et notre charge mentale, nous pousser à la procrastination, etc.

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« Au cas où » ça prenne de la valeur plus tard

On peut également craindre de passer à côté d’une occasion manquée. On peut se dire qu’on avait un trésor dans les mains et qu’en s’en débarrassant on lui a tourné le dos… et donc tourné le dos à une fortune potentielle.

Et ça, avouons-le, c’est très désagréable pour l’égo !

Mais en réalité, il y a très très peu de chance qu’un objet prenne de la valeur à l’avenir. Sur tous les désencombrements que j’ai réalisés, je n’ai jamais trouvé de trésor !

Trouver un trésor (Photo de Bjorn Pierre sur Unsplash)
Les objets symbolisent la personne que l’on aimerait être

On peut avoir acquis certains objets dans le but de nous transformer. Par exemple, il peut s’agir de matériel que l’on a acheté pour une activité mais que l’on n’a jamais pris le temps de faire ou que l’on ne prend plus le temps de faire.

Se débarrasser de ces objets équivaudrait donc à se débarrasser de l’espoir de redevenir la personne que l’on a été ou de devenir cette personne que l’on aimerait être.

Dans ce cas, 2 possibilités s’offrent à vous : soit vous décidez maintenant de vous y (re)mettre et d’y consacrer du temps dans votre agenda, soit il est temps d’abandonner ce « moi » fantasmé et d’apprendre à vous aimer tel que vous êtes.

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Devenir la personne que l’on aimerait être (Photo de John Arano sur Unsplash)

2) Pourquoi les « au cas où » sont un problème ?

Le problème avec les « au cas où » c’est que, si on prend systématiquement cette excuse pour conserver les objets, tout devient potentiellement utilisable et on tombe vite dans l’accumulation !

Trop souvent, on se sert de cette raison par facilité. Mais, en règle générale, c’est la difficulté à prendre des décisions qui se cache derrière ce « au cas où ».

Trier c’est décider et une pile d’objets est une pile de décisions non prises !

Et bien sûr, comme si cela ne suffisait pas, on imagine toujours le pire scenario : prendre la mauvaise décision ! Les gens qui gardent beaucoup « au cas où » sont souvent des gens qui ont peur du futur et de ce qui pourrait leur arriver. Ils pensent que posséder beaucoup de choses « au cas où » est plus sécurisant pour l’avenir.

Or, dans le cas où une catastrophe arriverait et où les ressources deviendraient limitées, que nous faudrait-il en priorité ? Surement des bougies, allumettes, lampes, piles, couteaux, antibiotiques, matériel de survie, nourriture… Réfléchissez à cela, histoire de relativiser tous ces « au cas où ».

Kit de survie (Photo de Alexander Andrews sur Unsplash)

Enfin, faites confiance à votre créativité !

La plupart du temps, nous n’utilisons jamais les objets que l’on garde « au cas où » (et qui encombrent inutilement nos maisons). Mais, si vous vous séparez d’un objet et que, par le plus grand des hasards, vous en avez besoin, il est souvent très facile de trouver une solution alternative.

Nous en avons fait l’expérience en mars 2020, lorsque nous avons été confinés. La très grande majorité d’entre nous a su s’adapter à ces circonstances exceptionnelles et l’essentiel était déjà à disposition dans nos habitations.

En résumé, pour faire du tri il faut :

  • travailler sur votre capacité à prendre des décisions
  • comprendre votre relation aux objets
  • avoir confiance en l’avenir et en vous !

3) Le mythe de l’objet providentiel

Je vous entends déjà dire « oui, mais à chaque fois que je me débarrasse de quelque chose, j’en ai besoin 3 jours après ! ».

Stooooop !!! Votre cerveau vous joue des tours !!!! 🧠

Comment ?

1) C’est en triant que vous allez (re)découvrir des objets oubliés et donc, vous souvenir que vous les avez sous la main. Si vous n’aviez pas fait ce travail de tri, vous auriez tout simplement racheté cet objet ou trouvé une solution alternative.

2) Votre peur de manquer de l’objet dont vous vous êtes débarrassé est telle, que votre inconscient est capable de créer lui-même ce besoin quelques jours après ! Par conséquent, vous allez vous sentir démuni et regretter votre geste, même si vous ne vous en êtes pas servi depuis plusieurs années.

3) Votre cerveau va enregistrer le moment où vous vous êtes senti démuni comme une erreur à ne pas reproduire, car c’est bien connu, on apprend de ses erreurs ! A l’inverse, avez-vous le souvenir de vous être débarrassé de quelque chose que vous n’utilisiez pas ? La réponse est certainement non car on ne peut tout simplement pas se souvenir de quelque chose qui ne s’est pas passé !

En résumé, débarrassez-vous du mythe de l’objet providentiel et comprenez que c’est notre cerveau qui est l’origine de cette croyance mais qu’elle ne reflète en rien la réalité.

Le cerveau et le mythe de l’objet providentiel (Photo de Milad Fakurian sur Unsplash)

4) Comment réussir à se débarrasser des « au cas où » ?

Maintenant que les choses sont dites, voyons ensemble des astuces concrètes pour enfin, vous débarrasser de ces objets « au cas où » qui ne servent jamais mais qui encombrent votre habitation.

La méthode est très simple, vous devez vous poser 2 questions :

1) Au cas où quoi ? Réfléchissez à la probabilité que l’événement arrive.

2) Si vous vous retrouviez dans la situation que vous craignez, que se passerait-il ? Réfléchissez aux conséquences que cet événement aurait sur votre vie et aux solutions alternatives que vous pourriez trouver pour vous sortir de cette situation.

Vous allez alors vous retrouver dans l’un de ces 4 cas de figure que j’ai appelé la Matrice des « au cas où ». 😅

1) cet événement a très peu de risque d’arriver et les conséquences ne seraient pas graves car des solutions alternatives acceptables existent pour palier à cette situation. C’est la majorité des cas ! => vous pouvez éliminer l’objet.

2) la probabilité que la situation arrive est faible mais les conséquences seraient vraiment ennuyeuses. Dans ce cas, réfléchissez à ce qui vous amène le plus de tranquillité d’esprit : garder l’objet mais devoir le gérer au quotidien (entretien, nettoyage, rangement) ou vous en débarrasser, quitte à trouver une autre solution alternative s’il venait à manquer ?

3) la probabilité que l’événement arrive est forte mais les solutions alternatives sont simples. Par exemple, avez-vous besoin de conserver une perceuse au cas où vous auriez besoin de fixer une étagère ? En réalité, il est facile de vous en faire prêter une pour l’occasion. En revanche, si vous vous lancez dans des travaux, il est certainement plus judicieux d’être équipé. Ce qui compte ici c’est donc la fréquence d’utilisation.

4) la probabilité que l’événement arrive est forte et les conséquences seraient catastrophiques => vous pouvez garder l’objet en question.

💡 Vous êtes toujours partagé sur l’idée de vous débarrasser d’un objet « au cas où » ?

En dernier recours, je vous propose la solution de la caisse « en attente ». Vous pouvez utiliser un carton pour mettre ces objets dont vous n’êtes pas encore 100% sur de vouloir vous débarrasser. Puis rangez-la hors de votre vue pendant un temps. Fixez-vous une date limite raisonnable. Et si, passé ce délai, vous ne vous êtes toujours pas servi de son contenu, c’est qu’il est temps de lui donner une deuxième vie… hors de chez vous !

Conclusion

Comprendre pourquoi vous gardez des objets « au cas où » est essentiel pour alléger vos espaces (physique et mental).

En prenant conscience de ces motifs et en mettant en œuvre des méthodes pratiques, vous pourrez vous débarrasser de ces possessions superflues.

Bien évidemment, chacun est libre de conserver ce qu’il souhaite. C’est à vous de faire selon votre propre ressenti. Le but est simplement de vous proposer une autre perspective sur la question, pour que vous puissiez vous interroger avec objectivité.

Maintenant, ne pensez plus à la théorie. Passez à l’action et expérimentez le tri. C’est ainsi que vous verrez le bien-être qu’il procure. 😉

Si cet article vous a inspiré, n’hésitez pas à le partager pour aider votre entourage à lutter contre le « au cas où » ! 🙏

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6 thoughts on “Pourquoi garde-t-on « au cas où » et comment s’en débarrasser ?

  1. Dominique

    Je dois dire que mon armoire regorge de robes « au cas où » 🤣
    Je pense que j’ai de quoi y utiliser ta fameuse matrice
    Merci pour ton article

    1. Magdalena Post author

      J’espère sincèrement qu’elle pourra t’aider à faire le tri dans ton dressing ! 😉

  2. Edouard Le Minor

    Merci beaucoup pour cet article ! Je connais une personne dans mon entourage qui a ce « problème, notamment avec les habits. Je vais lui proposer la technique de la caisse « en attente » !

  3. Jackie

    A chaque déménagement, c’est la même chose. Je dois me débarrasser d’une multitude de « au cas où… on ne sait jamais… »qui sont mis de côté au garage ou au grenier. J’ai beaucoup aimé quand tu dis : « Les objets symbolisent la personne que l’on aimerait être ». Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle.

    1. Magdalena Post author

      Merci pour ton commentaire ! 😉

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